Je viens de comprendre que les « gigas-classeurs » que Lise Bouvet relaie sur fb sont en fait disponibles ici, je les relaie donc, une bibliothèque considérable d’articles, en anglais et en français. Ils sont informatifs, analytiques, écrits par les médias ou par des féministes…. les registres sont multiples mais la richesse est telle que chacune trouvera une réponse ou une nouvelle perspective sur sa question … enjoy !
http://www.scoop.it/u/fee-ministe#curatedTopicsTabSelected
http://pinterest.com/lisebouvet/ .
PRESENTATION
« Well as scholars, I think our ‘duty’ is to give the public access to resources and information the media don’t. Last summer, I was so pissed off with all that pro-prostitution lobbying (and I was attacked too – because they’re very angry when you don’t comply) that’s when I decided to go underground. I changed my real name and never give location information. That also protects me from the ‘Small World’ of University, which is very hypocritical, and they ruthlessly bash their politically committed members in the name of science. In so doing, I protect myself and my career. At that time, I decided to create a scoop-it, www.scoop.it/u/fee-ministe, and share online all I could – there’s more than 1,000 links to documents, articles, studies, movies, etc. And most of all, I did fifteen specific sections: for instance, it seemed to me very important to compile and put together all the survivors testimonies that can be found on the web (and there’s so much more; so many archives in paper).
Because you realise those hundreds of women are never given access to the main medias, unlike the two same ‘happy hookers’ who spend their lives on TV and radio shows, tweeting, Facebooking, blogging (when are they actually ‘sex-working’ exactly?) Anyway, I realised that we were facing a multi-billion dollar industry that is intensely lobbying (the media, the politicians, the details are amazing) while the abolitionist groups are mocked and with so little financial resources. So, I thought in doing so I could help. Now, thanks to the internet, I believe you can be more easily heard, and share and connect. (see www.survivorsconnect.wordpress.com)
My scoop-it (great curation tool by the way) is quite a success because there’s been more than 21,000 hits since the end of July 2012, and it’s got me a huge amount of trolling, attacks, insults (always a good sign, it means you’re disturbing). I was so relieved I had changed my name because this is always so violent; you never get used to insults and harassment. »
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« Je crois qu’en tant que chercheuses et chercheurs, nous avons l’« obligation » civique de faciliter l’accès du grand public à des ressources et des données écartées par les grands médias. J’avoue que, l’été dernier, j’ai eu un grand moment de colère face au déferlement de la propagande pro-prostitution (j’ai même été attaquée : le lobby réglementariste devient féroce quand vos recherches ne vont pas dans son sens.) J’ai décidé de diffuser mes conclusions sur internet, sous un nom d’emprunt et sans donner d’adresse pour mieux me protéger. En effet, le monde universitaire est très hypocrite et il s’avère impitoyable à l’égard des plus militant-es de ses membres, au nom d’une « objectivité » mythique. Fin juillet 2012, j’ai assemblé une série de pages « Scoop-It »*, afin de partager la masse énorme d’information, d’analyses et de documents critiques de l’industrie du sexe qui se multipliaient sur le Net. Ces pages regroupent déjà plus de 1 000 hyperliens à des articles, études, documents, films, etc. Surtout, j’en ai facilité la consultation en les ventilant sous 15 rubriques thématiques. Par exemple, il m’apparaissait crucial de regrouper tous les témoignages de survivantes que l’on peut trouver sur internet (et encore, si vous saviez toutes les archives qui existent sur support papier… il faudra trouver un moyen de les mettre en ligne elles aussi.)
Et là, tout d’un coup, on réalise que ces centaines de femmes n’ont JAMAIS accès aux grands médias, contrairement aux deux mêmes « travailleuses du sexe volontaires et heureuses » qui passent leur vie à courir de colloques en interviews, à bloguer, écrire des livres, être constamment présentes sur tous les médias sociaux (elles « travaillent » quand, exactement, d’ailleurs ?) Et l’on ne parle même pas de toutes celles qui sont mortes, de celles qui n’ont pas accès à Internet, qui sont devenues sans abri, qui ont été internées, de tous les témoignages que l’on a déjà hors-ligne – des milliers et des milliers de femmes…
J’ai donc compris qu’on fait face à une industrie multimilliardaire qui dispose d’une puissance de lobbying intense auprès des médias et des politiciens (les filières en cause sont hallucinantes !) pendant que les associations abolitionnistes peinent sous les sarcasmes avec leurs petits moyens. J’ai essayé de faire au mieux avec les ressources que j’avais. Heureusement, je pense qu’aujourd’hui, grâce à Internet, les voix minoritaires peuvent être mieux entendues, on peut se réseauter et échanger des contenus : c’est ce que font des survivantes sur l’indispensable site Survivor Connect.**
Donc, mon scoop-it (qui est un outil super de curation, en passant !) a eu son petit succès puisque j’en suis à plus de 21 000 visites uniques depuis fin juillet 2012. Il m’a d’ailleurs valu une véritable avalanche de trolls, d’insultes, de menaces (ce qui est toujours bon signe, cela prouve qu’on dérange). J’avoue que face à ce torrent de haine, j’ai été très soulagée d’avoir changé mon nom, car on ne se s’habitue jamais vraiment aux injures et au harcèlement. »
Appel de textes
L’abolitionnisme révolutionnaire : Pour la libération du corps et de la sexualité des femmes au-delà des limites imposées par le capitalisme et la civilisation
Coordonné par Média Recherche Action
Les grands médias et même les médias alternatifs réduisent souvent le débat sur la prostitution à un besoin de syndicalisation du travail du sexe ou, au mieux, à l’abolition de l’exploitation sexuelle commerciale. Nous n’entendons pas d’autre voix. Dans un camp comme dans l’autre, la critique reste à faire quant aux limites des moyens mis de l’avant. Tel que la normalisation des violences sexuelles initiées et encouragées par une industrie capitaliste, de la marchandisation de la sexualité des corps ou de l’utilisation de la police.
La centralisation du discours abolitionniste autour de différents groupes subventionnés et l’absence de critique de ces organisations par solidarité féministe laisse parfois penser qu’il n’existe pas d’autres avenues possibles. Rappelons cependant que la majorité des victimes d’agression sexuelle en général n’ont que peu ou pas de confiance en la police 1 ni au système d’(in)justice. D’autant plus lorsque celles-ci sont criminalisées.
Il est pour nous inadmissible que la sexualité soit empreinte de violence, de rapport de domination et/ou conditionnel à un rapport marchand. Nous sommes solidaires de l’ensemble des efforts de luttes et des démarches entreprisent par les survivantes/abolitionnistes et des femmes dans la prostitution pour reprendre possession de leur corps et de leur sexualité. Nous ne voulons en aucun cas participer à la criminalisation ou la marginalisation des femmes prostituées. Encore moins renforcer la domination masculine en donnant davantage de pouvoir aux policiers ou aux juge-avocats, à ceux là mêmes qui contribuent directement à la violence et la criminalisation des femmes ainsi que leur prostitution.
Nous devons mettre de l’avant les bases d’une analyse anarcha-féministes de l’exploitation sexuelle. Pour ce faire, nous devons réfléchir sur:
les expériences d’action directe passées
une critique des rapports de dominations interne dans les milieux communautaires et subventionnés
une critique de la porno-féministe et de l’autogestion des milieux de la prostitution
une analyse anticolonialiste écrite par des femmes autochtones
les questions de stratégies et de tactiques à utiliser
les outils\moyens à mettre en place pour s’organiser et contre-attaquer
…
Cette brochure vise à jeter les bases anarcha-féministes d’une position abolitionniste de l’exploitation sexuelle. Cet appel s’adresse particulièrement aux femmes-femelles féministes abolitionnistes qui ont des perspectives matérialistes, anti-civilisationnelle et\ou radicales.
Les textes, en français de préférence, écrits collectivement ou individuellement, doivent aborder un sujet spécifique plutôt que générique et être soumis (media.recherche.action@riseup.net) au plus tard le 15 août 2013. Nous procéderons ensuite à une révision collective. Veuillez nous informer par courriel, en quelques lignes, de la ligne directrice que prendra votre texte, dès que possible.
Média Recherche Action
media.recherche.action@riseup.net
http://www.mediarechercheaction.info
(1) Sondage – Les victimes de violences sexuelles ont peu confiance en la justice, La Presse canadienne, 6 mai 2013
bonsoir
je laisse passer cet appel à contribution mais je reste dubitative :
cette phrase pue le réglementarisme (la version anar, celle qui lutte pour l’auto-émancipation et l’auto-entreprenariat des « travailleurs ») :
« Nous ne voulons en aucun cas participer à la criminalisation ou la marginalisation des femmes prostituées. Encore moins renforcer la domination masculine en donnant davantage de pouvoir aux policiers ou aux juge-avocats, à ceux là mêmes qui contribuent directement à la violence et la criminalisation des femmes ainsi que leur prostitution. »
merci de noues rassurer ou du moins de noues éclairer sur les tendances de votre collectif.
b.
Cette phrase aussi :
« Pour la libération du corps et de la sexualité des femmes au-delà des limites imposées par le capitalisme et la civilisation »
Le but ne semble pas de libérer les femmes des hommes mais des limites imposées par le capitalisme (tarification) et la civilisation (les tabous ?)…
Or ni la sexualité ni le corps n’existent en dehors des femmes. Et la violence qui réprime sexualité et corps, c’est la violence sexuelle. A moins que le capitalisme opprime par sa main invisible et maintenant par son pénis invisible, il noues semble que les coupables sont … les hommes. Nullement nommés ici, comme toujours dans les textes non féministes. Ce sont les hommes qui violent, qui organisent les grossesses forcées, la prostitution et les avortements sélectifs.
Bref, ce propos respire le libéralisme typiquement gauchiste qui consiste, pour les hommes anar et gaucho, à vouloir libéraliser l’accès de tous les hommes à toutes les femmes, dans un vaste programme de réajustement structurel des politiques de viol et de reproduction sous contrôle.
b.
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