Les femmes sont l’objet préféré du photographe, et le sujet le plus maltraité.
Femme sans tête, femme-corps sans regard ni parole, déshumanisée.
Femme absente, abandonnée et couchée dans des poses et des habits inconfortables issus de la culture porno.
Femme à la bouche mi-ouverte mi-offerte, portant un masque de maquillage qui cache la souffrance et, à la place, dessine le faux sourire d’une vie livrée, corps et âme, aux hommes.
Femme au regard dans le vague pour s’oublier et oublier sa vie, avant de se livrer…
« Femme idéale » située quelque part à mi chemin entre le lit et la mort.
En outre, les actrices, miroir tendu aux femmes, sont sexualisées, figées dans des poses improbables.
Le maquillage masque leur présence et leurs émotions, les rend vides comme une image.
L’industrie médiatique crée ainsi un modèle obligatoire et impossible pour noues culpabiliser, noues mettre en concurrence et noues pousser à effacer toujours plus notre présence.
Les femmes sont objet dans l’image : réduites à moins qu’elles-mêmes, à une surface de projection d’un message, souvent sexuel, sinon publicitaire.
Elles sont alors l’accessoire décoratif d’un autre objet.
Noues sommes rarement montrées comme sujet d’un objet, qui illustre notre savoir faire, notre passion ou notre engagement.
Dans les médias sexistes, noues sommes montrées isolées, rarement ensemble. Et rarement bienveillantes entre noues. Quand une femme exprime l’amour, elle est presque toujours tournée vers un homme.
Enfin, dans les malestream médias, elle est rare de voir le vrai visage de la souffrance des femmes.
Cette politique sexiste de l’image des femmes brise l’empathie pour les femmes. Les hommes, à travers leurs industries de l’image, noues montrent irréelles à nos propres yeux, vides comme des images, au visage trafiqué par un maquillage qui refait chacun de nos traits.
Par leurs scénarios (publicitaires ou filmiques), ils effacent nos souffrances. D’une part, ils transforment l’histoire, en noues attribuant le rôle de la masochiste. D’autre part, ils requalifient et disqualifient tous les signes de notre souffrance : nos cris sont sexualisés, nos larmes et nos refus deviennent le stigmate d’une « gentille folie » et la dissociation ou l’état de choc psychique (le regard dans le vague, relâchement musculaire dans l’abandon de soi) devient une pose esthétique ou une réaction jugée très « féminine » au charme d’un homme (agresseur).
Ces techniques sont la version « soft » de ce que leur industrie pornographique fait aux femmes.
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Vidéo « Femmes : portraits réalistes de femmes réelles » :
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Outil d’analyse et de déconstruction en groupe de conscience :