La violence psychologique est un ciment de la violence masculine

discours libertaire

Chaque pouvoir a les moyens matériels de transformer les délires des carnassiers en réalité. Une réalité physique pour les opprimées (noues en mourons) et une réalité mentale (noues pensons le monde et éprouvons notre vie à travers les yeux et les savoirs des hommes).

Paroles, paroles, paroles …

Par exemple, ils nomment « mots de la sexualité » les pires insultes et menaces de viol possibles (cf. la partie « les mots pour le dire » du dictionnaire de sexologie dirigé par Sylvain Mimoun, 2007).

Ils projettent sur l' »anatomie féminine » leurs fantasmes de pénétration compulsive : ils définissent le vagin comme un organe sexuel (la pénétration est définie comme pratique sexuelle et non pratique reproductive), voire comme un trou (cf. « Le guide du Zizi sexuel » par le créateur de Titeuf et sa femme, sexologue) et ils excisent le clitoris dans presque tous les visuels des manuels d’éducation à la sexualité (cf. Ferrand, 2011).

Ces mensonges énormes passent car ils s’ancrent dans une profonde inégalité matérielle.

Les femmes et les fillettes sont les plus grandes sans-terre, sans-voix, déshéritées de l’histoire.

La mainmise des hommes sur noues reste incontestée. En effet, aucune paillette queer n’a pu changer ce fait : l’hétérosexisme, en tant qu’érotisation de la hiérarchie entre sujet/objet, actif/passive, agressif/lascive, sadique/masochiste, phallus/trou, masculin/féminin, n’a pas disparu. Il s’est même durci et diversifié par ses secteurs fashion-pride (marche des salopes, gay pride, etc.) et « subversions » de carnaval.

Enfin, au plan global, Les hommes comme caste dominante ficellent leurs mensonges à grands coups de contrats (de travail, de sadisme sexuel, de viol prostitutionnel, des traités de paix, des accords de développement), nomment cela « consentement », « partenariat », et répandent la version démocratique de leur guerre totale, faite de vols, de persécution, de déportation à des fins de viols et d’esclavage domestique, de coups, de torture et de meurtres systématiques (constitutifs d’un véritable génocide à échelle planétaire).

Ce saccage moral s’enracine dans la violence sexuelle et économique des hommes, qui est mondiale et mondialisée.

Tellement qu’à la moindre contestation de leur droit à noues pénétrer, les hommes comme caste dominante répliquent à coups de trique punitive et de milliards. Ainsi, ils ont nommé « Liberté sexuelle » l’une de leur plus brutales revanches. Ainsi, depuis plus de 50 ans, ils noues matraquent à coups de pornographie, SM, proxénétisme tentaculaire, cinéma vengeur et publicité agressive. Ils veulent définitivement abattre la révolte féministe des années 70, mater toute résistance, faire ravaler aux femmes leur rêve de vivre un jour dans un monde sans viol, sans trique.

Pour cela,  les industriels raffinent l’expansion industrielle et néolibérale du viol et de la torture des femmes et des fillettes. Ils répandent par milliards les images de leurs viols, célébrant avec un plaisir sadique les trophées de leur pilonnage intensif. Ils multiplient les formes de « jouets » pour la pénétration reproductive compulsive (god et autres objets inventés par les médecins de la rééducation hygiéniste du siècle dernier), les positions d’humiliation sexuelle (sodomie, fellation), les pratiques sadiques de voyeurisme (échangisme, production ou consommation de porno) et d’exhibitionnisme (lap dance, strip-tease), de mutilations corporelles (piercing, tatouages), sexuelles (labioplastie) et génitales (vaginoplastie). A l’autre bout de la chaîne de production, les bons petits soldats ramassent les corps et pilonnent encore. Tout cela au nom de la « liberté sexuelle » … des femmes !

Cruauté mentale

La contradiction profonde entre leurs actes (de destruction) et leurs paroles (de Raison, d’humour, de réalisme pragmatique), entre certaines de leurs paroles (discours officiel d’égalité, de liberté, et ségrégation de fait et persécution), noues dissocie de notre propre expérience immédiate, de notre conscience de « bon sens ». Les sophismes forment un tel dédale que ni la douleur ni la peur ne sont plus signes de limite physique ; le dégoût n’est plus signe d’une limite éthique – or il est une barrière morale au-delà de laquelle la contradiction avec d’autres normes de dignité humaine pulvérisent l’intégrité mentale et l’amour de soi. Ni le vide de pensée ni la sidération ni la fascination ne sont signe d’un franchissement de la limite cognitive face à l’absurdité voire à la violence psychologique.

Ces signes, loin d’être compris comme des symptômes de violence intentionnelle, sont valorisés et exacerbés.
1) Exacerbés ou forcés : la culture dominante est proprement morbide, centrée sur les armes, les cadavres et le viol. En brisant toutes les limites, et en offrant un contrat au viol, le BDSM est la quintessence la culture actuelle, libérale et patriarcale.
2) Valorisés. Chez les femmes, les signes de dissociation sont érotisés : bouche ouverte, regard absent, dissociation [être « perdue », ne « plus savoir ce que l’on dit », avoir des « peurs irrationnelles »], réminiscences traumatiques de viol nommés par quelques dangereux agresseurs [Freud, Lacan, Krafft-Ebing, Foucault] « fantasmes » de viol.  Nos refus (dégoût, peur, doute, rejet) sont systématiquement réinterprétés comme étant des signes de désir d’être encore plus maltraitées sexuellement (embrassée sans s’y attendre, pénétrée sans le désirer, flagellée en criant, etc.). Les hommes réagissent à la violence masculine en forgeant une carapace de soldat, car cette violence est leur meilleure arme, il leur faut donc s’endurcir pour pouvoir la manier avec efficacité. Ainsi, ils transforment ce qui aurait pu être des symptômes de dissociation (s’ils n’étaient pas « sujet » dans toute cette culture de haine) en armes de guerre : regard vide évoquant la volonté d’anéantissement ou le désir vorace, vide intérieur et froideur affective, anesthésie à la douleur, froideur éthique voire cynisme faussement philosophique ou scientifique. En parallèle, leur refus et leurs désirs ont valeur de Lois sociales.

Insultes, mépris, haine décomplexée, menaces, paradoxes, dénis, retournement de la vérité, projection, culpabilisations, absurdités … noues endurons une masse impressionnante de violences morales au quotidien. Ajoutée à cela le délire de transparence de la pensée que les hommes propagent en prétendant savoir ce qu’est la sexualité féminine, et en prenant pour alibi quelques femmes dressées par leurs soins (à coups d’études de textes d’hommes ou de trique vengeresse) … on voit se déployer une véritable guerre des nerfs, de la pure cruauté mentale : c’est de la violence psychologique à grande échelle.

Ancrée dans les violences sexuelles, physiques et économiques, elle noues aliène aux hommes (provoquant un véritable Syndrome de Stockholm sociétal) et noues fait accepter notre destin sociologique.

double bind sexiste viol

Cette violence psychologique n’a pas seulement pour but de détruire notre perception des préjudices subis. Elle a pour but de noues faire accepter l’escalade des violences masculines en quoi consiste un patriarcat.

Je finirai donc par citer une avocate défenseuse des femmes victimes de violences masculines, Me Yael MELLUL, qui ici parle des violences conjugales.

Violence psychologique, maître Mellul

_______________

* Les risques que les hommes noues font encourir n’ont rien de naturel.
De même, les grossesses ne noues mèneraient pas très souvent à la mutilation (césarienne, épisiotomie, fistules) ou à la mort si les hommes n’étaient pas aux commandes de la médecine et de la reproduction. Les « risques » ici sont principalement :
– le sadisme médicalement assisté de ceux qui ont volé leur science aux sorcières après les avoir exterminées
– le productivisme libéral des industries publiques qui poussent de plus en plus de directeurs d’hôpitaux à contracter les « coûts de production » (temps de soins, personnelles et lits)
– la reproduction forcée et la culture de viol, provoquant chez les femmes un stress considérable
– le pilonnage reproductif sur des jeunes filles dont le bassin n’est pas encore formé (typique des patriarcats car ils sont tous pédocriminels, à la façon occidentale [tourisme du viol] ou à la façon pater familias traditionnelle qui se marie avec sa victime de 9 ans)
– le pilonnage reproductif sur des femmes sous-nutries (typique des patriarcats, car tous ils organisent la sous-nutrition des femmes par rapport aux hommes, à la façon occidentale [régimes pour garder la forme] ou à la façon traditionnelle [tabous alimentaires pour les femmes, surtout concernant la viande et les aliments les plus riches])
– le pilonnage reproductif par un homme qui fait au moins 20 cm de plus que la future mère (car la taille du bébé sera disproportionnée par rapport à ce qu’elle fabriquerait avec un homme de sa corpulence et de sa taille).

Ce contenu a été publié dans féminisme, masculinité, viol, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *