Consent vs Desire

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“Consensual sex” is not a feminist sexuality.

Consent can be obtained by force, by pressure, and simply by inequality … Consensual sex can also be rape : a daily experience for women ; prostitution, where money is the pressure, marital rape, where everyday life is the pressure, incest, where confidence and dependence are the pressure, harassment which sometimes leads to “consensual” rape, BDSM where pure lies lead to « consensual » rape script, etc. Indeed, consent is merely an answer – “Yes” or “No” – to someone else’s desire. In a global context of inequality, it is a reaction, a capitulation to the male class program of annihilating our subjectivity and humanity. In fact, consent is the only expression of “freedom” that is permitted for oppressed people.

Feminists must reclaim desire, not consent. Desire.

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La sexualité « entre adultes consentants » n’est pas une sexualité libératrice pour les femmes.

En matière de sexualité dans un patriarcat, le consentement déroge à tous les principes de neutralité : « Consentant … ne se dit guère que des femmes » …
… et de légalité : pas de vice de consentement possible, à en croire la manière dont sont traités les (rares) plaintes pour viol en France. Le consentement peut être obtenu par la force, la pression, and tout simplement par l’inégalité, sans que pour autant les agresseurs ou la justice ne parle de consentement vicié, c’est-à-dire de viol.

En fait, la sexualité « consentie » est trop souvent du viol : c’est le quotidien des femmes …
> la prostitution, où l’argent est le moyen de pression,
> le « viol conjugal » où la vie quotidienne est un moyen de pression,
> le viol par inceste, où la confiance et la dépendance de la victime sont des pressions au consentement,
> le harcèlement qui se finit en viol « consenti » [les fameuses « liaisons avec le patron » …],
> le BDSM où de purs mensonges tissent un script de viol « consensuel » [« consensual non-consent » est un scénario central du BDSM],
etc.
Or le consentement n’est pas une action autonome ; ce n’est qu’une réponse : c’est répondre « oui » ou « non » au désir de quelqu’un d’autre.
Dans un contexte global d’inégalité et de violences masculines, le consentement des femmes est une réaction, une reddition au programme politique qu’ont les hommes, comme classe, d’annihiler notre subjectivité et notre humanité. Ceux qui ont les moyens de noues faire mal ont les moyens de noues faire consentir : pour éviter pire, noues consentons. Ceux qui détiennent ce dont noues avons besoin ont les moyens de noues faire consentir : pour survivre (économiquement, psychiquement, physiquement), noues consentons. Dans un contexte d’inégalité, consentir, c’est céder. En fait, le consentement est la seule expression de « liberté » qui soit permise aux opprimées.

Les féministes doivent refuser cette arnaque. Noues devons revendiquer une sexualité autonome, donc qui ne saurait « consentir » à l’initiative d’autrui : une sexualité de désir, non de consentement. De désir.

Seulement alors noues pourrons dénoncer les termes du « choix » auxquels la caste virile noues impose de consentir : s’abandonner, surmonter son dégoût, surmonter sa douleur ou sa peur, simuler, se « laisser faire », ou « se faire faire » (« pénétrer » est un verbe qui implique immédiatement la passivité au sens grammatical) ou au contraire, aller au devant de sa destruction en acceptant d’être contrainte (par des bâillons, des insultes, des gestes brusques ou un regard impérieux), ou d’être pénétrée de partout hors de toute logique anatomique mais en toute logique pornographique. Le choix aussi, de plus en plus fréquemment imposé par les hommes dans la crise actuelle, entre la trique ou la misère, la trique ou le logement, le travail voire l’expulsion.

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à lire et relire

Carole Pateman, Women & Consent

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