ABOLITION d’un pilier de l’esclavage sexiste

Le pouvoir viril est basé sur la possession des femmes. Pas seulement l’accaparement viril de leur force de travail. Pas seulement leur mise en reproduction forcée pour reproduire des hommes. Pas seulement leur utilisation à des fins de jouissance sadique virile. Pas seulement à des fins de production capitaliste. Pas seulement comme tribut ou butin dans les pactes scellés entre hommes (lors de colonisations, de guerres, etc.). Non. Tout cela à la fois et bien plus. L’économie mondiale et les civilisations reposent sur le charnier où meurent et servent des générations de femmes.

Il existe deux formes principales de possession, qui s’organisent l’une l’autre comme le salariat et l’esclavage dans le néolibéralisme : deux impasses qui renvoient l’une à l’autre pour affoler et désespérer leurs victimes. Il s’agit du mariage (sous toutes ses formes) et de la prostitution (sous toutes ses formes). Dans les deux cas, du viol, dans les deux cas, la spoliation, prévus pour être sans limites. Deux rouages de la plus Grande Arnaque de l’histoire de l’humanité (Paola Tabet, 2001).

Ces deux formes d’esclavage se transforment. La violence sexiste qui les caractérise se mondialise et est de plus en plus mise à profit. En parallèle, cette violence s’efface par la magie des notions contractualistes : liberté, consentement, négociation, accord amiable, responsabilité individuelle … (cf. Carole Pateman, Le contrat sexuel).

A Bruxelles demain, des féministes dénonceront avec courage l’un de ces rouages. Vers un monde sans esclavage sexiste.

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Considérant que :

La prostitution est une violence

 

  • Une grande majorité des personnes prostituées a subi des violences, souvent sexuelles, avant d’entrer dans la prostitution.
  • Une grande majorité des personnes prostituées subit des violences de toutes sortes dans le cadre de la prostitution (agressions physiques, verbales, sexuelles, psychologiques, etc.).
  • La répétition d’actes sexuels non désirés, car imposés par l’argent, les inégalités et la précarité, constitue en soi une violence sexuelle.

La prostitution est une exploitation des inégalités

  • La prostitution s’inscrit dans la longue tradition patriarcale de mise à disposition du corps des femmes au profit des hommes (droit de cuissage, viol, ‘devoir conjugal’…).
  • La prostitution exploite toutes les formes d’inégalités : des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, du Nord sur le Sud, des groupes majoritaires sur les minorités.
  • En majorité, les personnes prostituées au sein de l’Union européenne sont issues de pays-tiers plus pauvres. Lorsqu’elles sont issues d’Etats membres de l’UE, on constate une surreprésentation des minorités ethniques.

La prostitution est une atteinte à la dignité de la personne

  • En plaçant le corps humain et la sexualité dans le champ du marché, la prostitution renforce l’objectification de toutes les femmes et de leur corps, et porte directement atteinte à l’intégrité physique et morale des personnes prostituées.
  • La prostitution renforce la domination des hommes sur les femmes et notamment le sentiment de disponibilité et d’accessibilité du corps des femmes que l’on retrouve dans le viol, le harcèlement sexuel et les violences conjugales.
  • La prostitution constitue un obstacle à une sexualité libre, respectueuse et égalitaire.
  • La prostitution alimente et perpétue la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle.

La prostitution est une violation des droits humains

  • La Convention des Nations Unies du 2 décembre 1949, adoptée par son Assemblée générale et ratifiée par 17 Etats membres de l’Union européenne, affirme dès son préambule que « la prostitution et le mal qui l’accompagne, à savoir la traite des êtres humains, sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la personne humaine ».
  • La Convention des Nations Unies de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes demande aux Etats parties de prendre « toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour réprimer, sous toutes leurs formes, le trafic des femmes et l’exploitation de la prostitution des femmes ».
  • La prostitution est incompatible avec les articles 3 et 5 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui affirment que « tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sûreté de sa personne » et que « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

Nous demandons

aux états membres de l’union européenne d’adopter des politiques garantissant :

  • La suppression des mesures répressives à l’encontre des personnes prostituées ;
  • La condamnation de toutes les formes de proxénétisme ;
  • Le développement d’alternatives réelles et de programmes de sortie de la prostitution ;
  • L’interdiction de tout achat d’un acte sexuel ;
  • La mise en en place de politiques de prévention, d’éducation à l’égalité et à la sexualité ;
  • Le développement de politiques de prévention dans les pays d’origine des personnes prostituées.

L’union européenne et ses états membres doivent revoir totalement leur politique de lutte contre la traite des êtres humains qui n’a ni sens ni chance d’aboutir tant que l’impunité des proxénètes et des clients prostitueurs demeurera la règle.

Signer l’Appel

http://www.mouvementdunid.org/4-decembre-2012-lancement-de-l#appel 

appel de bruxelles, revendications

Not For Sale – Video on Prostitution & Trafficking

http://www.prostitutionresearch.com/how_prostitution_works/000174.html

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1 réponse à ABOLITION d’un pilier de l’esclavage sexiste

  1. Denis Verspy dit :

    En 2013 ? cela serait vraiment bien ! Depuis quand la France n’a plus été en pointe sur une belle cause. Le pays des droits de l’humain devrait abolir la prostitution.

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