Peggy Sastre (anti-féministe notoire avec son livre Ex Utero) vient d’écrire un article pour le Nouvel Obs :
« Viol : l’émancipation des femmes ne passe pas forcément par la justice«
Elle y rend hommage à une autre anti-féministe, particulièrement négationniste des violences vécues par les femmes : Marcela Iacub.
extraits et commentaires :
« La sacralisation du porter plainte.
Je crois même que je ne souscris absolument pas à cette appréhension du viol exclusivement et obligatoirement policière et pénale, tant elle balaye bien trop facilement les nombreux cas (contrairement à ce que peut en penser une Clémentine Autain, mais j’y reviendrai une autre fois) de personnes qui survivent, justement, à une agression sexuelle en décidant, sciemment, de ne jamais s’en remettre à la justice et qui voient dans son officialité un obstacle dramatique à leur résilience. »
> « Officialiser » un viol ? on officialise une union, un mariage, mais un viol …. on le dénonce. Les victimes restent dans le silence, pour protéger leur vie, car de leur point de vue, comme de celui de l’écrasante majorité des hommes qui les entourent – et souvent des autres victimes femmes -, c’est elles les coupables, elles ont honte et partagent pour part la version de l’agresseur sur les faits.
« De plus, à supposer que le viol soit un outil (masculin) d’annihilation (des femmes), choisir de ne rien dire, c’est aussi faire comprendre à son agresseur qu’il ne s’est rien passé et que ce n’est pas demain la veille qu’il réussira à vous « détruire ». »
> « tagadagadère, heuuuuu…. même pas mal ! » voilà un conseil féministe ? Nier le traumatisme + entamer un dialogue avec l’agresseur ? Quel interlocuteur est plus fiable que la justice ou que la police pour être reconnue (ici en tant que non-victime) ? … le violeur, bien sûr !
> Les fanfaronnades de bravaches sont bonnes pour les hommes, ce virilisme quand on est « la femme » dans le combat de coq est suicidaire. Typiquement virile, cette attitude de défi est une stratégie masculine pour éliminer les personnes hors jeu (femmes). Pourquoi y inviter les femmes ? Car ce faux féminisme fonce sur les chiffons rouges agités par les toréadors et nous met toujours en danger.
« Car l‘oubli – d’un viol ou de n’importe quel événement traumatique – ce n’est pas forcément un pis-aller ou une quelconque stratégie de survie à la petite semaine […] c’est surtout l’une des premières tactiques qu’a trouvé le cerveau pour aller de l’avant.«
> faux : l’oubli est un mécanisme propre à la mémoire traumatique, il permet de survivre en situation de danger de mort, mais fige dans la répétition sans fin du traumatisme. Il ne permet certainement pas « d’aller de l’avant ».
Cet article est typique du faux féminisme actuel.
Ses messages principaux sont :
> plus j’encaisse sans broncher, plus je suis en « power » ;
> moins je dénonce les hommes, plus je combats l’état policier, mon seul ennemi ;
> et plus je transmets mes stratégies de victime (s’anesthésier, oublier, dénier, se dissocier de ses ressentis, anesthésier sa colère envers l’agresseur, la déplacer sur des femmes, ici les féministes), plus je sors de la « victimisation ».
Nombre de femmes incarnant « le féminisme » moderne dans les médias (sex-expertes, écrivaines, pornographes ou juristes) transmettent aux autres femmes leurs techniques de survie post-traumatiques (et parfois leurs techniques d’agresseur quand elles ont viré SadoMaso). Mais ces techniques sont dissociantes et mettent la victime en danger pour augmenter son niveau de stress (principe même du masochisme dans le SM). Dans un livre à paraître, Muriel SALMONA traitera entre autre de cette vague « féministe » qui apprend aux femmes à jouer les victimes fières de l’être.
Morale de l’histoire ….
Le titre de l’article avoue de manière presque explicite le projet poursuivi par la vague féministe « sex positiv » à laquelle Peggy Sastre participe :
Mesdames, si vous voulez vous émanciper à la manière « sexy » des Iacub, Sastre, Millet, Delorme, Jouvet ou Minx, vous devrez vous passer de justice. Vous pourrez marcher fièrement pour vous assumer « salope » ou « pute », mais marchez dans l’ombre, baissez vos yeux coupables si vous voulez réclamer justice ou mettre un violeur hors d’état de nuire. Renoncez aux droits qui vous sont virtuellement accordés, car ils attentent trop aux libertés des hommes.