L’hétérosexualité : le système de subordination des femmes

 

 

qu’est ce qui nous dissocie entre leur vision de nous et ce que nous sommes ? ou morcelle notre corps entre les parties « pour eux » et les parties « à nous » ? Qu’est-ce qui nous colonise la tête et le corps, nous met la honte et le doute d’avoir été complice, détruit notre intégrité mentale et notre sentiment de dignité ? Qu’est-ce qui exprime son impériosité par l’insulte haineuse (t’es chaude, salope) et la menace d’agression (je vais te baiser/prendre/défoncer) ?

Et ils pompaient, ils pompaient, Et elles dépérissaient, elles dépérissaient.

inutile, l’hétérosexualité ? ah non ! ça sert à faire accepter aux femmes d’être à quatre pattes au moins pour quelque chose, et donc (par naturalisation) pour le reste !

Depuis 50 ans, ils nous bradent quelques droits mais nous ont déclaré la guerre sexuelle. La pornographie est le script et la preuve irréfutable de leur méthodes : pilonnage intensif de nos corps, vers la destruction totale de notre humanité. Mutilées de l’intérieur, marchant la peur au ventre – une peur irrationnelle, celle qui explose au bruit d’un pas dans la rue, d’une lumière qui s’éteint, d’une voix trop forte….  Comment pourrions-nous encore faire valoir les droits virtuels que nous avons ?

Nous maintenir à genoux par et pour la sexualité, et parvenir ainsi à nous mater à vie. Voilà leur projet. Clair.

Freud :
« C’est à Krafft-Ebing que l’on doit l’expression « sujétion sexuelle »; il l’a choisie en 1892 pour décrire le fait qu’une personne peut acquérir un taux particulièrement élevé d’assujettissement et de dépendance vis-à-vis d’une autre personne avec laquelle elle entretient un commerce sexuel. Cette sujétion peut incidemment mener très loin, jusqu’à ce qu’on perde toute indépendance de la volonté et jusqu’à ce qu’on tolère de sacrifier le plus sévèrement son propre intérêt (…).
Aussi la sujétion est incomparablement plus fréquente et plus intense chez la femme que chez l’homme (…). »

Cette tendance magiquement plus féminine a été nommée « Masochisme féminin » par les savants (Freud, Krafft-Ebing, Stekel). Les pornographes tissent chaque jour ce mythe : les EU produisent plus de films pornographiques que de films hollywoodiens). Une diffamation de grande ampleur qui poursuit un but : détruire le désir de liberté des femmes et exciter les hommes à détruire méthodiquement toute parcelle d’élan en nous, depuis le désir jusqu’à l’action, en passant par la volonté et l’imagination.

Un meurtre d’âme. Des viols, en masse, de plus en plus sadiques. 1 toutes les trois minutes en France – chiffres ultra conservateurs de l’enquête ENVEFF. Et une sexualité normative de plus en plus sadique : cheveux tirés, insultes, coups sur les fesses.

Paru dans la revue Partisans, en 1970 …..

Le mythe de l’orgasme vaginal, Anne Koedt, 1970

Andrea Dworkin dans son chap. 7 de Intercourse, pose cette question fondamentale selon moi :

« There is no analogue anywhere among subordinated groups of people to this experience of being made for intercourse: for penetration, entry, occupation. (…)  The political meaning of intercourse for women is the fundamental question of feminism and freedom: can an occupied people–physically occupied inside, internally invaded–be free; can those with a metaphysically compromised privacy have self-determination; can those without a biologically based physical integrity have self-respect?(…) What does it mean to be the person who needs to have this done to her: who needs to be needed as an object; who needs to be entered; who needs to be occupied; who needs to be wanted more than she needs integrity or freedom or equality? (…) When those who dominate you get you to take the initiative in your own human destruction, you have lost more than any oppressed people yet has ever gotten back. » ici

A lire Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence, Adrienne Rich.

à lire aussi par A Ginva :

https://jeputrefielepatriarcat.wordpress.com/2013/03/28/le-coit-une-aberration-totale-sauf-si-on-regarde-sa-fonction-dans-le-patriarcat/ 

http://jeputrefielepatriarcat.wordpress.com/2013/03/30/pdv-penis-dans-vagin-la-suite/

biblio.

Jeffreys, Sheila. Anticlimax : a feminist perspective on the sexual revolution. Washington Square, N.Y. : New York University Press, 1991.

Jeffreys, Sheila. The lesbian heresy : a feminist perspective on the lesbian sexual revolution. North Melbourne : Spinifex, 1993.

Jeffreys, Sheila. The spinster and her enemies : feminism and sexuality, 1880-1930. [New ed.] North Melbourne : Spinifex Press, 1997.

Wittig, Monique. « On ne naît pas femme », in La pensée Straight, 1978.

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